Un nouveau métier dans des cabinets à l’organisation plurielle
La nouvelle donne économique et l’évolution médicale imposent des contraintes professionnelles inédites. Le Dr Dominique Karsenti (Perpignan) a donné une des solutions permettant de pallier ces difficultés en améliorant le service rendu : une organisation optimisée de la structure ophtalmologique. Elle passe par l’aménagement des locaux avec adjonction de salles d’examen supplémentaires et une meilleure répartition des tâches. Elle peut être déclinée de l’unité structurelle de base, associant le praticien à une secrétaire, à des structures plus importantes où travaillent conjointement plusieurs médecins, des orthoptistes et des assistantes médicales. C’est un rôle différent pour la secrétaire, une évolution du métier et non un nouveau métier, a souligné D. Karsenti ; une nouvelle philosophie du travail intégrant la place de chaque intervenant, la recherche constante de la qualité et la formation continue.
Maîtriser la relation au patient
Volet interactif de la réunion, entrecoupé de saynètes ponctuées de questions à l’assistance, au cours duquel ont été abordés la structure de l’entretien, la maîtrise du vocabulaire employé, la prise en charge des patients difficiles et des réactions agressives. Les techniques de gestion du stress ont été détaillées.
Gérer l’urgence : de l’œil rouge au trouble maculaire
L’assistante médicale est le premier interlocuteur en situation d’urgence. Son rôle est alors capital dans le dépistage, mais les cas les plus graves sont rarement les douleurs ou les rougeurs oculaires les plus importantes. Les yeux rouges sont une première cause d’inquiétude. Ils peuvent être dus à des conjonctivites, à des traumatismes ou à des brûlures. L’important est le rinçage, a insisté le Dr Sam Razavi (Tours). Les douleurs, notamment liées à l’herpès, au zona, à un abcès sous lentille, à une uvéite ou à un glaucome par fermeture de l’angle, doivent être reconnues.
L’urgence post-chirurgicale a été détaillée ; l’œil est un organe extrêmement sensible à l’infection, a rappelé S. Razavi, et le pronostic de l’endophtalmie dépend de la rapidité de la prise en charge. Les baisses d’acuité visuelle doivent être précisées : un seul œil ou les deux, brutales ou progressives. Les causes les plus habituelles en sont la cataracte, le décollement de rétine, les occlusions vasculaires et les urgences maculaires. La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) est la première cause de malvoyance en Europe chez les individus de plus de 65 ans avec une prévalence de 8 % a précisé S. Razavi en explicitant les signes cliniques d’une atteinte centrale ; demander au patient s’il voit des choses déformées a ajouté J.-B. Rottier.
De l’angiographie à la PDT
Le Dr Gabriel Quentel (Paris) a présenté un film didactique en deux parties. La première moitié a montré le déroulement d’une angiographie, explicitant les préalables indispensables, la durée et les effets secondaires de cet examen diagnostique de routine utilisant la fluorescéine ou le vert d’indocyanine. La seconde partie a concerné la pratique de la photothérapie dynamique (PDT). La perfusion de Visudyne dure dix minutes puis le laser est appliqué 83 secondes à la quinzième minute, permettant d’activer le produit qui obture les vaisseaux anormaux. G. Quentel a rappelé que le malade doit être averti des effets de photosensibilisation qui persistent deux jours et protégé par des lunettes spéciales. Le traitement nécessite souvent plusieurs séances orientées par les résultats de l’angiographie afin de traiter les néovaisseaux visibles ou occultes de la DMLA et de la myopie forte.
Le vif succès rencontré par cette première réunion doit inciter les organisateurs à renouveler l’expérience. Les ophtalmologistes sauront, sans doute, conseiller ce rendez-vous à leurs collaboratrices.